Vallon Laugier
Le vallon Laugier, à peu près rectiligne et orienté NW-SE, s'intercale entre la longue crête des Couinets, qui prolonge vers le sud la crête de Vars, et celle du Vallon Laugier, qui prolonge vers le nord celle du Pic des Houerts.
Le Vallon Laugier s'inscrit profondément dans le flysch noir de la nappe du Châtelet. La crête du Vallon Laugier est orienté de façon longitudinale par rapport à la zone briançonnaise. Elle est sculptée pour l'essentiel dans la nappe du Châtelet, mais sa partie méridionale est couronnée par un chapelet de klippes rapportables à la nappe de Peyre-Haute. La nappe inférieure (Châtelet) comprend d'épaisses dolomies du Trias moyen, analogues à celles de Barrachin, décalées sur une centaine de mètres par une faille bien visible dans le paysage.
Panorama depuis la crête de Vars
À l'aplomb de la faille normale, les calcaires et calcschistes jurassiques et crétacés montrent de très fortes variations d'épaisseur, et ils contiennent de nombreux graviers et blocs. Ces blocs traduisent l'existence à ces époques d'une pente sous-marine abrupte qui correspond à la faille. Celle-ci a donc fonctionné à partir du Jurassique supérieur, âge des premiers dépôts affectés par ces anomalies. De plus, le compartiment côté nord présente un basculement vers le sud, ainsi que le montre l'épaisseur des sédiments dans cette direction. Les sédiments marins ont donc fossilisé un bloc basculé et son escarpement de faille associé, datant du Jurassique supérieur.
L'âge Jurassique supérieur du fonctionnement de ce bloc, et donc de la distension qui en est responsable, pose un problème intéressant : elle est en effet postérieure au fonctionnement de la dorsale de l'Océan Alpin (Jurassique moyen). De même, la distension sur les blocs basculés liés au rifting téthysien a cessé à cette époque (l'océan téthysien est largement ouvert au Jurassique moyen). Dans les deux cas, on est en phase post-rift : c'est alors la mise en place de la lithosphère océanique qui ouvre les océans, et il n'y a plus de forces extensives sur les blocs basculés.
L'explication proposée est qu'il s'agirait de l'écho d'un autre rifting provoqué par le mouvement divergent de l'Ibérie par rapport à l'Europe. Des phénomènes comparables et contemporains sont connus en Provence et au nord des Pyrénées.