Col sud du Cristillan (Ceillac)

* Not translated page - Origine language : French

De Ceillac prendre la route D60 qui s’engage dans la vallée du Cristillan, cette route est goudronnée dans sa majeure partie. Remonter la vallée jusqu’à la terminaison de la route à 2158 mètres d’altitude au niveau de la bergerie l’ “étable des Génisses". De là, descendre vers le torrent et traverser par le petit pont en bois, remonter le Cristillan en rive droite et continuer le sentier qui rejoint la "route du marbre". Le chemin remonte vers l’Est, franchit le torrent au point coté 2318, puis les derniers ruisseaux pour s’élever en lacets jusqu’au replat vers 2550 mètres d’altitude. Délaisser le chemin qui part sur la gauche et mène au col de la Cula, prendre celui qui mène au col Sud du Cristillan (2957 m) direction Sud-Est.

Le col sud de Cristillan (2 957 m) est compris entre le sommet 3 070 au sud-ouest, fait de serpentinite (tout comme le sommet de Roche Noire situé un peu plus loin), et le sommet 3 056 m au nord-est, fait de marbre du Jurassique supérieur.

Col sud CristillanCol sud cristillan schéma

Le sommet 3056 vu du col sud du Cristillan
1 : serpentinite 2 : marbre, Jurassique supérieur 3 : Schistes lustrés, Crétacé inférieur

Au col affleure de la serpentinite vert sombre, dont beaucoup de blocs sont limités par des surfaces planes ou légèrement courbes, beaux exemples de miroirs de failles. La serpentinite a des patines variées, roux, vert clair, vert sombre à noir, qui traduisent une certaine variabilité de composition de cette roche, ancienne péridotite du manteau terrestre. Des cristaux brillants de pyroxène y sont bien visibles.
Le chemin vers le sommet 3 056 monte dans les serpentinites, puis dans les roches sédimentaires qui se sont déposées au-dessus. Il n'y a pas de gabbros, ni de basaltes.
À la limite entre serpentinites et roches sédimentaires se trouvent les deux variétés de brèches de serpentinite ou ophicalcites de type 1 puis 2 :

OC1 : serpentinite veinée de blanc (donc fracturée, les fissures ayant été remplies de calcaire et parfois d'amiante)
OC2 : véritable brèche, roche sédimentaire à blocs de serpentinite dans un ciment clair fait en partie de calcaire.
Les premiers sédiments rencontrés sont des quartzites stratifiés bleus, qui sont des radiolarites métamorphisées dans le faciès des schistes bleus, sur quelques décimètres ici (beaux plis de dimension métrique dans le couloir qui descend vers le nord). À la loupe apparaissent de petites aiguilles bleu sombre (cristaux d'une amphibole particulière, née dans la roche pendant le métamorphisme alpin, il y a 40 à 50 Ma).
Suivent une vingtaine de mètres de marbres (calcaires métamorphiques) blonds du Jurassique supérieur se débitant en lauzes (schistosité et non stratification). Il forma le sommet 3 056 et la falaise qui le borde au nord-est. Il se présente en gros bancs ou dalles, de couleur très caractéristique, jaune ivoire avec parfois une nuance très pâle de rose, couleur qui contraste dans le paysage avec celle d'un vert presque noir de la serpentinite.
En contrebas de cette falaise, débute la crête qui va vers le col nord de Cristillan et le col de la Cula, constituée de schistes lustrés brunâtres (en fait des alternances calcaires brun-roux et de schistes argileux noirs ou gris) du Crétacé inférieur.

Les ophicalcites, quartzites et marbres sont d'âge Jurassique (entre 10 Ma, époque de l'apparition de l'océan, et 140 Ma), les schistes lustrés sont d'âge Crétacé inférieur (140 à 100 Ma). Le métamorphisme des radiolarites dans le faciès schistes bleus laisse présumer que cet ensemble ophiolitique a été subduit puis exhumé.